Sophie-Mathilde Tauss, sculpteur, met en scène de nombreuses sculptures dialoguant entres elles.

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Absorbée par le travail d’un potier dans une rue grecque, Sophie-Mathilde Tauss demande à l’artisan de façonner elle aussi un objet dans la glaise. Une petite Aphrodite en sort, presque malgré la jeune artiste, surprise. Plus tard, c’est dans un atelier d’ergothérapie d’une clinique dans laquelle elle travaille comme interne qu’elle façonne un corps d’homme. Le lendemain, il a disparu de son étagère. Piquée au vif, l’artiste décide d’aller plus loin dans ce travail de la terre (la pierre et le marbre sortant aussi de terre) et commence à tailler, sculpter, façonner. Elle cultive par ailleurs l’art de l’écoute dans son activité de psychiatre.

 Dans son atelier au cœur de la nature du Vexin, on y trouve de nombreuses œuvres. Des étreintes, des dialogues, des éveils, des orants, des visages d’âmes et de consciences surgissant d’un corps… s’entremêlent pour nous parler de l’humain, de sa complexité et de sa profondeur. 

Ce petit monde reflète le notre. Certaines sculptures marquées des griffures du temps, aux blessures béantes, symbolisent nos propres blessures. De nombreux objets d’art sont en dialogue entres eux. Une œuvre est souvent constituée de plusieurs sujets dont la distance qui les sépare dit aussi quelque chose. Leurs corps et leurs matières se répondent, parfois par un jeu de formes complémentaires qui s’emboîteraient si on rapprochait les sujets. De quoi réfléchir sur la réconciliation des différentes parties de notre personnalité, sur le couple…

Ses œuvres contemporaines et d’un souffle spirituel sont réalisées dans le marbre, la pierre et la terre. Mais cette artiste sculpteur ne s’arrête pas là. A travers son travail, c’est nos âmes qu’elle sculpte avec une grande justesse.